Mardi 8 février, en fin d’après-midi, avait lieu un débat sur le thème « Automobile : tout électrique en 2035, est-ce réalisable ? » à la demande du groupe les Républicains et pour lequel Jean-François Husson en conclusion des différentes questions posées par ses collègues.

Les différentes interventions de ses collègues l’ont montré : nous ne pouvons parler d’automobile qu’avec une vision large, seule à même d’apporter des réponses satisfaisantes, qui ne laisse aucun sujet de côté.

L’automobile concentre les défis les plus importants de notre temps :

  • La transition écologique : Comme le Président BABARY l’a souligné dans son introduction, le rapport commis en 2015 sur le coût de la pollution de l’air se chiffre en dizaines de milliers de décès prématurés et en milliers de maladies respiratoires. « Verdir » le parc automobile n’est pas qu’un slogan, c’est un objectif vers lequel nous devons tendre, pour que la ville de demain ne soit plus synonyme de trappes à pollution. 
  • La mobilité : Qui dit mobilité dit liberté et égalité de tous les citoyens devant le pouvoir de se déplacer. Or, le véhicule thermique, s’il est plus polluant, est aussi moins onéreux. Et les ménages qui en ont le plus besoin sont souvent les ménages qui habitent loin des centres, là où le prix des logements est le plus abordable. La crise des Gilets jaunes a été un coup de semonce, qui rappelle à tout décideur public que la transition écologique ne peut réussir si elle n’est pas aussi sociale. Le cap de 2035 ne pourra sereinement s’envisager que dans une réflexion globale d’aménagement du territoire qui ne laisse personne à la périphérie des centres urbains.
  • L’économie : Parler d’automobile, c’est aussi évoquer notre puissance et notre souveraineté industrielles. Nous avons l’opportunité avec la transition écologique de réinventer notre industrie et d’en faire un atout dans la mondialisation. Des solutions technologiques existent ou sont en train d’être expérimentées. La valeur ajoutée de l’industrie, son vivier d’emplois, son potentiel exportateur, en font un des sujets majeurs du maintien de notre pays dans la cour des grands.  Le défi qui est devant nous est réel : nous avons beaucoup perdu dans le domaine industriel ; la fin des véhicules thermiques doit être vue d’abord comme une opportunité de nous réinventer, bien plus que comme une fatalité.

Face à ces défis, nous devons apporter les solutions les plus pragmatiques :

  • En nous interdisant tout d’abord les solutions inadéquates de l’écologie punitive : La date de 2035 a été votée et nous devons nous inscrire dans cette démarche. Mais l’objectif européen ne peut pas être un prétexte pour rééditer le précédent calamiteux de la 2018. Prenons garde à ce que les ZFE ne soient pas demain une nouvelle taxe carbone, mal comprise parce que déconnectée de la réalité de ce que vivent nos concitoyens. Sur ce sujet comme sur d’autres, il apparait donc nécessaire de respecter un principe simple : pas d’interdiction sans solutions alternatives, acceptables et justes socialement.
  • Préparer sereinement la date de 2035, c’est aussi s’interdire tout choix hâtif en termes technologiques : L’interdiction de la vente de véhicules thermiques neufs en 2035 ne doit pas être synonyme d’une politique de « tout électrique ». Souvenons-nous du choix funeste d’inciter à acheter des véhicules diesel, dont on connaît aujourd’hui les inconvénients en termes de pollution aux particules fines. Il nous reste une dizaine d’années pour investir massivement, au niveau européen comme au niveau national, sur toutes les technologies qui pourront servir d’alternatives au moteur thermique : l’hydrogène, le rétrofit, ou encore le biogaz. Mais nous pouvons aussi travailler sur du thermique moins polluant car la pollution est multifactorielle et ne provient pas uniquement du moteur. Ne nous restreignons pas, faisons confiance à l’innovation, et n’oublions pas que cette bataille, qui est aussi économique, se gagnera d’abord sur l’audace et l’investissement au service de notre compétitivité.
  • Enfin, le défi qui est devant nous est lié à ce que nous représentons au Sénat. Réussir la transition de notre parc automobile n’est pas qu’une question de choix technologique : Elle impliquera de refonder une nouvelle politique d’aménagement du territoire, qui sache concilier transition écologique, justice sociale et prise en compte des nouvelles réalités économiques.

La voix du Sénat sera déterminante.

Nous serons collectivement attentifs à ce que le Gouvernement s’appuie sur le Sénat, sur les collectivités et leurs élus, pour réussir au mieux le défi ambitieux qui s’annonce.  

C’est la condition sine qua-non pour que l’écologie devienne demain un tremplin de réussite de nos territoires, au service de tous nos concitoyens. 

Ce débat a été l’occasion pour Véronique Del Fabro de poser sa première question en séance publique depuis son entrée au Sénat le 1er janvier dernier. Jean-François Husson souligne la pertinence et la clarté de son intervention sur la question majeure du déploiement des bornes de recharge des véhicules électriques et de leurs tarifs dans les territoires ruraux.

Vous pouvez retrouver ci-dessous l’intervention de Jean-François Husson à la tribune de l’hémicycle devant Olivia Grégoire, Ministre déléguée chargée des petites et moyennes entreprises, du commerce, de l’artisanat et du tourisme :

🔎📕 Ce mardi 7 février, s’est tenu au Sénat un débat sur le thème « Automobile : tout électrique en 2035, est-ce réalisable ? » à la demande du groupe les Républicains Sénat, ce dont je me réjouis. Ce sujet, qui touche à de très nombreuses politiques publiques doit, aujourd’hui et demain, être au cœur de nos discussions et préoccupations, sans dogmatisme et en sachant faire preuve d'une grande ouverture d'esprit.🚗 L’automobile concentre les défis les plus importants de notre temps : la transition écologique, la justice sociale, la mobilité de chacun des citoyens sur l'ensemble du territoire, l’économie ainsi que la compétitivité des entreprises françaises. ✅ Ce débat a été l’occasion pour ma collègue Véronique Del Fabro de poser sa première question en séance publique depuis son entrée au Sénat le 1er janvier dernier. Je tiens à saluer la pertinence et la clarté de son intervention sur la question majeure du déploiement des bornes de recharge des véhicules électriques et de leurs tarifs dans les territoires ruraux.➡️ Retrouvez ci-dessous l'extrait de mon intervention à la tribune de l'hémicycle devant Olivia Grégoire, Ministre déléguée chargée des petites et moyennes entreprises, du commerce, de l’artisanat et du tourisme, en conclusion des différentes questions posées par mes collègues :

Publiée par Jean-François Husson sur Mercredi 8 février 2023