Mercredi 19 octobre, Jean-François Husson était l’invité de la rédaction de France Bleu Sud Lorraine. Il a notamment réagit et alerté quant à la condamnation de la France par le Conseil d’État à une amende record de 20 millions d’euros pour ne pas avoir suffisamment agi contre la pollution de l’air.

Déjà sanctionnée par une amende de 10 millions d’euros en août dernier, cette décision vient confirmer la lenteur de l’exécutif et le manque de mesures suffisantes pour permettre d’abaisser significativement les niveaux de pollution.

La pollution de l’air est à l’origine d’au moins 40 000 décès prématurés chaque année et de très nombreuses pathologies, avec des incidences sur les cancers du poumon des non-fumeurs, les cancers du sein, les accidents vasculaires cérébraux et les maladies cardiovasculaires. Ces dernières semaines, de nouvelles publications scientifiques ont confirmé et précisé les multiples effets dangereux du dioxyde d’azote et des particules fines.

En tant que président d’ATMO Grand Est, association agréée par le Ministère en charge de l’environnement afin de surveiller la qualité de l’air dans notre région et qui vient d’inaugurer lundi 17 octobre ses nouveaux locaux à Reims, Jean-François Husson reste vigilant à ce que la lutte contre la pollution de l’air, dont les effets sont encore largement sous-estimés, soit au cœur de l’action politique.

En effet, la commission d’enquête sénatoriale sur le coût économique et financier de la pollution de l’air à laquelle Jean-François Husson a contribué en tant que Président a rendu public son rapport le mercredi 15 juillet 2015.

Il en ressort un coût majeur et largement sous-évalué :

  • Un coût sanitaire : il s’agit d’abord d’un coût tangible, qui se mesure principalement à travers les dépenses de santé remboursées par l’assurance maladie afin de prendre en charge les pathologies imputables à la pollution de l’air, qu’il s’agisse des hospitalisations, des soins de villes ou du versement d’indemnités journalières et de pensions d’invalidité. Ce coût est directement appréhendable en termes de richesse nationale et de produit intérieur brut (PIB). Il peut être estimé a minima à 3 milliards d’euros par an.
  • La pollution de l’air a également un coût sanitaire intangible, dit coût social ou socio-économique, associé à la mortalité et à la morbidité imputables à la pollution de l’air. Selon l’étude menée dans le cadre du programme européen en 2005 « Air pur pour l’Europe », ce coût s’établit entre 68 et 97 milliards d’euros par an pour la France. Par ailleurs, le coût de la pollution de l’air intérieur a été évalué par l’Anses et l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur (OQAI) à un montant de près de 20 milliards d’euros par an.
  • Un coût non sanitaire : les polluants de l’air sont également responsables d’impacts négatifs en termes de baisse de rendements agricoles, de perte de biodiversité ou de dégradation et d’érosion des bâtiments. Ces impacts ont un coût non négligeable, bien que difficilement mesurable. Par ailleurs, plusieurs « coûts cachés » sont associés à la lutte contre la pollution de l’air, à l’instar des dépenses liées aux activités de prévention et de recherche menées par l’administration ou par les agences sanitaires. Le coût non sanitaire est a minima de 4,3 milliards d’euros par an.

Néanmoins, la commission estime que le coût est encore fortement sous-évalué et très inférieurs au coût réel de la pollution de l’air.

De plus, la commission a formulé plus d’une soixantaine de propositions que vous pourrez retrouver dans la synthèse de son rapport disponible en ligne.